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Samedi 24 février 2024, lors de la journée consacrée à la mémoire du "groupe Manouchian", organisée par la section locale du PCF et à laquelle participait l'ANACR, Jean Marie GUILLON a prononcé une conférence consacrée aux "Femmes étrangères dans la Résistance".
Vous pouvez la visionner ci dessous..
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Rapport Moral
Il y a trois jours à peine, j’en étais encore à chercher les mots du rapport moral que je devais soumettre à mes camarades.
Accablée par l’indifférence de certains pays, par l’impuissance de certaines institutions devant les guerres et les massacres perpétrés avec la complicité ou le soutien de quelques états, inquiète et un peu démoralisée de voir ressurgir un peu partout, et même chez nous, les idées et les comportements que nos aînés ont combattus au péril de leur vie, je ne voyais pas comment m’en sortir.
Puis j’ai repensé à l’essence même de la Résistance. Ne pas abandonner.
Ces femmes et ces hommes, Français ou étrangers ( Missak et Méliné Manouchian qui entreront au Panthéon le 21 février prochain en seront les porte drapeau ), ces femmes et ces hommes, donc, avaient pris le parti de la lutte et du combat contre l’ennemi et avaient contribué à chasser les nazis de la France, mais pas seulement…
La preuve en est, le programme que le Conseil National de la Résistance élabora le 15 mars 1944 et dont nous allons commémorer le 80ème anniversaire cette année. Une fois la liberté reconquise, c’est au bien être du peuple que les résistants avaient pensé avec les propositions de réformes sociales mises en place dès l’après guerre et dont il reste quelques bribes aujourd’hui. Pour eux, la fraternité n’était pas un vain mot. Pas un vain mot, non plus, la paix si chèrement acquise.
Si notre association existe et si nous sommes encore là aujourd’hui, c’est pour défendre les idéaux qu’ils nous ont légués.
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Le 2 Janvier 1944, à la ferme de Limatte, de nombreux jeunes résistants français , dont plusieurs d'origine italienne, étaient fusillés. Vous trouverez ci après l'allocution prononcée par Mr ESTRAGON, président de l'ANACR départementale.
M le Préfet, Mesdames et messieurs les Maires, Conseillers départementaux, Régionaux, Mesdames et Messieurs les présidents d'associations, chers camarades et chers amis de la Résistance.
Le Comité Varois de L’Association nationale des anciens combattants de la Résistance et amis de l'Association que j'ai l'honneur de présider, vous remercie pour votre présence fidèle, année après année, afin de commémorer le souvenir des jeunes maquisards du maquis FTPF de la 1ere compagnie de Provence venue du camp Faita dans les Maures et basé à la ferme de la Limatte . Un grand merci également à madame la Maire de Signes vigilante gardienne du passé résistant de son courageux village.
Il y a 80 ans Jour pour jour à l'aube de ce dimanche tragique un groupe d'environ 50 soldats allemands accompagnés par des éléments de la 8eme compagnie de la Division Brandebourg, composée de français recrutés dans le milieu marseillais et de militants du PPF pro nazis, particulièrement cruels, spécialisés dans la lutte contre la Résistance et l’infiltration des réseaux résistants, quittent le moulin du Gapeau et progressent en direction de la ferme de la Limatte où se trouve basé le camp Marat tenu par 10 maquisards FTP. Une intense fusillade éclate durant plusieurs heures selon le témoignage du lieutenant FFI Raoul Maulnier futur membre du comité de libération de Signes.
Ambroise Honorat, un berger de 67 ans qui avait tenté de les prévenir est impitoyablement abattu, les jeunes maquisards âgés de 21 à 23 ans, leurs munitions épuisées, brisent leurs armes.
Les soldats allemands obligent les combattants désarmés à creuser la fosse dans laquelle ils vont jeter leurs corps mutilés après les avoir exécutés. Sur l'un d'entre eux fut relevé 37 impacts d'arme blanche.
Ces jeunes patriotes étaient des vétérans de la Résistance armée, pour la plupart fondateurs en 1943 du camp Faita dans les Maures. Les nazis les qualifiaient de Terroristes mais ils étaient d'authentiques combattants sans uniforme, affrontant l'ennemi à visages découverts. Leurs sacrifices à contribué à sauver l'honneur de la France.
Dans la fosse de 7 mètres de long le garde Jules Sansonetti et Ludovic Basset découvrent côte à côte les corps mutilés de : Pierre Valcelli ouvrier céramiste de Salernes, d’origine italienne, militant de la jeunesse communiste il avait rejoint le camp Faita en Mars43 ; Serge Venturicci né en Italie, boulanger au Luc, avait rejoint le camp Faita dès sa création ; Paul Battaglia d’ origine italienne ouvrier tailleur de Sainte Maxime a participé à la création de la 1ere compagnie ftp ; Giamma Joseph et Perruca jean tous deux originaires de Savoie, le matelot Georges Lafon qui n'avait que 21 ans, le pompier parisien Amédée Huon, Joannis Yvan le moniteur de ski, mais également, unis dans le combat comme dans la mort, l'officier aviateur italien Alphonso, ainsi que le corps d'un inconnu venu mourir sur ce plateau de Signes en ce matin glacial pour que vive la France.
Aux noms de ces martyrs nous joignons ceux de Lucien Hennon, Sansonetti et Basset décédés dans les camps de la mort où ils furent déportés pour avoir voulu donner une sépulture décente aux maquisards massacrés.
Paul Battaglia a donné son nom au détachement du Bessillon ; Valcelli, au détachement Santerre de la 1ère Compagnie FTPF de Provence; Venturicci, au détachement Guy Mocquet. Au delà de la mort le combat continuait : on peut abattre des résistants on n'abat pas la Résistance!
En ce début 44 la terre de Signes s'imbibait du sang de ces patriotes auquel devait s'ajouter celui des 8 jeunes de Siou Blanc fusillés à la Rouvière, de deux autres à Méounes le 20 juin, mais aussi l'horrible assassinat de 29 patriotes le 18 juillet 44, suivi des 9 fusillés du 12 aout après qu'ils aient subi d'effroyables tortures.
Lourd tribut payé par ceux qui refusaient la soumission à l'occupation nazie et à l'état français de Vichy sur cette terre républicaine du Var, à l'image de la population de Signes qui pendant la tourmente a fait preuve de courage et de dignité. Les enquêteurs n'ont jamais pu obtenir d'elle aucun renseignement : ça n'est pas un détail en un temps où la délation fut monnaie courante.
Les évènements tragiques qu'a subis notre pays depuis 2015 doivent nous rappeler notre devoir de vigilance républicaine. Trop de murs se dressent, trop de frontières se ferment dans cette Europe de 2024 que nous espérions pacifiée, fraternelle et solidaire.
Trop de voix inspirées par la haine de l'autre, le racisme, le fanatisme aveugle, la résurgence de l'anti sémitisme se font entendre dans cette Europe que nous pensions apaisée et trouvent un trop large écho dans nos villes et nos villages. Ne laissons pas cette gangrène infecter nos cœurs, nos esprits ou pire nos institutions. Face à ces réels dangers la lâche indifférence pas plus que la colère vengeresse ne relèvent de l'esprit de résistance, celui qui animait les hommes et les femmes de 40/44.
Alors qu'en 2024 résister n'est plus risquer la mort, la déportation, la torture et les représailles qui fut le sort des résistants de Signes , les armes pacifiques de l'esprit de résistance sont la Raison, la détermination, le respect du Droit , nos consciences citoyennes, forts que nous sommes des valeurs de la République, des principes qui sous- tendaient le programme du CNR et des droits et devoirs sans cesse à défendre et à promouvoir de la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948
Oui ce sont bien là, les armes pacifiques de ceux qui refusent l'intolérable, les injustices sociales, terreau fertile des extrémismes, l'asservissement à l'argent roi, l'obscurantisme et les habits neufs dont certains parent les dépouilles des fascismes rances ou des spectres du nazisme.
Face à ces dangers qui grondent, il faudra bien que les héritiers de ces combattants volontaires issus de la population civile, résistent et contribuent à faire reculer ces fantômes, ces morts vivants qui menacent notre art de vivre, nos institutions, notre vie démocratique et la PAIX si chèrement acquise. Oui, La paix.
En ce début d'année 2024 nous sommes accablés d entendre chaque jour le nombre des victimes s’accroitre que ce soit en Ukraine ou en Palestine ainsi que sur tous ces chroniques foyers de guerre ou l on tue pille viole semant la désolation comme au Yémen en Birmanie en Somalie et bien d’autres hélas, ajoutant les horreurs de la guerre à la misère endémique de ces populations.
Les résistants étaient des combattants volontaires souhaitant ardemment la Paix, ceux qui croyaient au ciel, comme ceux qui n y croyaient pas, ouvriers, fonctionnaires, professions libérales, artisans, enseignants, bourgeois, prolétaires, unis dans l action pour que la République et la citoyenneté républicaine retrouvent sa place au cœur d une France libérée en paix avec les autres en paix avec elle même Au jour d’hui cette unité républicaine est vitale face aux tentations communautaristes populistes ou autoritaires qui sapent le socle républicain de notre démocratie.
Un de mes prédécesseurs Georges Tilman parlant au nom de ces camarades résistants déclarait ici même aux côtés de Paul Ricard votre ancien maire
Pour nous résistants il n y a jamais eu la moindre hésitation, la France et la République c’est la même chose, La DUD c’est notre raison d’être nous ne pouvons imaginer une autre pensée directrice. C’est la démocratie, la tolérance, le respect de l’autre et sa différence, le rejet de tte forme d’exclusion.
Tous nos camarades résistants ont disparu ils nous ont confié leurs dernières volontés. Les historiens rendent et rendront compte des faits nous avons le devoir de faire briller la lumière de l’esprit de résistance et de transmettre ce flambeau allumé le 18 juin 40 et dont la flamme vive continuera à éclairer les aspects sombres du monde qui nous entoure et parfois nous menace
C'est cette flamme n'en doutons pas qui donna le courage aux combattants civils de la Limatte pour sortir de l'ombre, combattre sans uniforme et mourir en pleine lumière dans ce petit matin glacial du 2 janvier 44. Quelques mois plus tard leurs camarades qui avaient pris leur relève permirent aux alliés et aux forces françaises libres de libérer notre département Leur efficacité et leur engagement suscitant l’admiration du General de Lattre. Leur souvenir aura toute sa place lors des comemos du 8O eme anniversaire du débarquement sur nos cotes et de la Libération de la Provence.
Tachons en 2024 d'être à la hauteur de leurs espoirs et de leur détermination
Vive Signes terre de libertés, vive le var républicain, vive la République.
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L'ANACR a participé à la soirée-expo sur Manouchian, organisée par le PCF avec l'ANACR , le CRCN et l'AMIANS,
suivie d'une conférence de Mr Jean Marie GUILLON sur Les Arméniens dans la Résistance Varoise.
Ci dessous, la vidéo de la soirée
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Cette année encore, l'ANACR n'a pas été autorisée à prendre la parole lors de la cérémonie de commémoration de la liberation de notre ville.
Vous trouverez ci dessous le texte de l'allocution qui n'a pas été prononcée.....
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