• Le 2 Janvier 1944, à la ferme de Limatte, de nombreux jeunes résistants français , dont plusieurs d'origine italienne, étaient fusillés. Vous trouverez ci après l'allocution prononcée par Mr ESTRAGON, président de l'ANACR départementale.

    M le Préfet,  Mesdames et messieurs  les Maires, Conseillers départementaux, Régionaux, Mesdames et Messieurs les présidents d'associations, chers camarades et chers amis de la Résistance.

    Le Comité Varois de L’Association nationale des anciens combattants de la Résistance et amis de l'Association  que j'ai l'honneur de présider, vous remercie pour votre présence fidèle, année après année, afin de commémorer le souvenir des jeunes maquisards du maquis FTPF de la 1ere compagnie de Provence venue du camp Faita dans les Maures  et basé à la ferme de la Limatte .  Un grand merci également à madame la Maire de Signes vigilante gardienne  du passé résistant de son courageux village.

     Il y a 80 ans Jour  pour jour à l'aube de ce dimanche tragique un groupe d'environ 50 soldats allemands accompagnés par des éléments de la 8eme compagnie de la Division Brandebourg, composée de français recrutés dans le milieu marseillais et de militants du PPF pro nazis, particulièrement cruels, spécialisés dans la lutte contre la Résistance et l’infiltration des réseaux résistants, quittent le moulin du Gapeau et progressent en direction de la ferme de la Limatte où se trouve basé le camp Marat tenu par 10 maquisards FTP. Une intense fusillade éclate durant plusieurs heures selon le témoignage du lieutenant FFI Raoul Maulnier futur membre du comité de libération de Signes.

     Ambroise Honorat, un berger de 67 ans qui avait tenté de les prévenir  est impitoyablement abattu, les jeunes maquisards âgés de 21 à 23 ans, leurs munitions épuisées, brisent leurs armes.

     Les soldats allemands obligent les combattants désarmés à creuser la fosse dans laquelle ils vont jeter leurs corps mutilés après les avoir exécutés. Sur l'un d'entre eux fut relevé 37 impacts d'arme blanche.

    Ces jeunes patriotes étaient des vétérans de la Résistance armée, pour la plupart fondateurs en 1943 du camp Faita dans les Maures. Les nazis les qualifiaient de Terroristes mais ils étaient d'authentiques combattants sans uniforme, affrontant l'ennemi à visages découverts. Leurs sacrifices à contribué à sauver l'honneur de la France.

     Dans la fosse de 7 mètres de long le garde Jules Sansonetti et Ludovic Basset découvrent côte à côte les corps mutilés de : Pierre Valcelli ouvrier céramiste de Salernes, d’origine italienne, militant de la jeunesse communiste il avait rejoint le camp Faita en Mars43 ; Serge Venturicci né en Italie, boulanger au Luc, avait rejoint le camp Faita dès sa création ;  Paul Battaglia d’ origine italienne ouvrier tailleur de Sainte Maxime a participé à la création de la 1ere compagnie ftp ; Giamma Joseph et Perruca jean tous deux originaires de Savoie, le matelot Georges Lafon qui n'avait que 21 ans, le pompier parisien Amédée Huon, Joannis Yvan le moniteur de ski,  mais également,  unis dans le combat comme dans la mort, l'officier aviateur italien Alphonso, ainsi que le corps d'un inconnu venu mourir sur ce plateau de Signes en ce matin glacial pour que vive la France.

     Aux noms de ces martyrs nous joignons ceux de Lucien Hennon, Sansonetti et Basset décédés dans les camps de la mort où ils furent déportés pour avoir voulu donner une sépulture décente aux maquisards massacrés.

     Paul Battaglia a donné son nom au détachement du Bessillon ; Valcelli, au détachement Santerre de la 1ère Compagnie FTPF de Provence; Venturicci, au détachement Guy Mocquet. Au delà de la mort le combat continuait : on peut abattre des résistants on n'abat pas la Résistance!

    En ce début 44 la terre de Signes s'imbibait du sang de ces patriotes auquel devait s'ajouter celui des  8 jeunes de Siou Blanc fusillés à la Rouvière, de deux autres à Méounes le 20 juin, mais aussi l'horrible assassinat de 29 patriotes le 18 juillet 44, suivi des 9 fusillés du 12 aout après qu'ils aient subi d'effroyables tortures.

     Lourd tribut payé par ceux qui refusaient la soumission à l'occupation nazie et à l'état français de Vichy sur cette terre républicaine du Var, à l'image de la population de Signes qui pendant la tourmente a fait preuve de courage et de dignité. Les enquêteurs n'ont jamais pu obtenir d'elle aucun renseignement : ça n'est pas un détail en un temps où la délation fut monnaie courante.

     Les évènements tragiques qu'a subis notre pays  depuis 2015 doivent nous rappeler  notre devoir de vigilance républicaine. Trop de murs se dressent, trop de frontières se ferment dans cette Europe de 2024 que nous espérions pacifiée, fraternelle et solidaire.

     Trop de voix inspirées par la haine de l'autre, le racisme, le fanatisme aveugle, la résurgence de l'anti sémitisme se font entendre dans cette Europe que nous pensions apaisée et trouvent un trop large écho dans nos villes et nos villages. Ne laissons pas cette gangrène infecter nos cœurs, nos esprits ou pire nos institutions. Face à ces réels dangers la lâche indifférence pas plus que la colère vengeresse ne relèvent de l'esprit de résistance,  celui qui animait  les hommes et les femmes de 40/44.

     Alors qu'en 2024 résister n'est plus risquer la mort, la déportation, la torture et les représailles qui fut le sort des résistants de Signes  , les armes pacifiques de l'esprit de résistance sont  la Raison,  la détermination,  le respect du Droit , nos consciences citoyennes,  forts que nous sommes des valeurs de la République, des principes qui sous- tendaient le programme du CNR et des droits et devoirs sans cesse à défendre et à promouvoir  de la Déclaration universelle des droits de l'Homme de 1948

     Oui ce sont bien là, les armes pacifiques  de ceux qui refusent l'intolérable, les injustices sociales, terreau fertile des extrémismes, l'asservissement à l'argent roi,  l'obscurantisme et les habits neufs dont certains parent les dépouilles des fascismes rances ou des spectres du nazisme.

    Face à ces dangers qui grondent,  il faudra bien que les héritiers de ces combattants volontaires issus de la population civile,  résistent et contribuent à faire  reculer ces fantômes, ces morts vivants qui menacent notre art de vivre, nos institutions, notre vie démocratique et la PAIX si chèrement acquise. Oui, La paix.

     En ce début d'année 2024 nous sommes accablés d entendre chaque jour le nombre des victimes s’accroitre que ce soit en Ukraine ou en Palestine ainsi que sur tous ces chroniques  foyers de guerre ou l on  tue pille viole  semant la désolation comme au Yémen en Birmanie  en Somalie  et bien  d’autres hélas, ajoutant les  horreurs de la guerre à la misère endémique de ces populations.

     Les résistants étaient des combattants volontaires souhaitant ardemment la Paix,  ceux qui croyaient au ciel, comme ceux qui n y croyaient pas, ouvriers, fonctionnaires, professions libérales, artisans, enseignants, bourgeois, prolétaires, unis dans l action pour que la République  et la citoyenneté républicaine retrouvent sa place au cœur d une France libérée en paix avec les autres en paix avec elle même Au jour d’hui cette unité républicaine est vitale face aux tentations communautaristes populistes ou  autoritaires qui sapent le socle républicain de notre démocratie.

     Un de mes prédécesseurs Georges Tilman  parlant au nom de ces camarades résistants  déclarait ici même aux côtés de Paul Ricard votre ancien maire

     Pour nous résistants il n y a jamais eu la moindre hésitation, la France et la République c’est la même chose,  La DUD c’est notre raison d’être nous ne pouvons imaginer une autre pensée directrice. C’est la démocratie, la tolérance, le respect de l’autre et sa différence, le rejet de tte forme d’exclusion.

     Tous nos camarades résistants ont disparu ils nous ont confié leurs dernières volontés. Les historiens rendent et rendront compte des faits nous avons le devoir de faire briller la lumière de l’esprit de résistance  et de transmettre ce flambeau allumé le 18 juin 40  et dont la flamme vive continuera à éclairer les aspects sombres du monde qui nous entoure et parfois nous menace

     C'est cette flamme n'en doutons pas qui donna le courage aux combattants civils de la  Limatte pour sortir de l'ombre, combattre sans uniforme et mourir en pleine lumière dans ce petit matin glacial du 2 janvier 44. Quelques mois plus tard leurs camarades qui avaient pris  leur relève permirent aux alliés et aux forces françaises libres de libérer notre département  Leur efficacité et leur engagement suscitant l’admiration  du General de Lattre. Leur souvenir aura toute sa place lors des comemos du 8O eme anniversaire du débarquement  sur nos cotes et de la Libération de la Provence.

     Tachons en 2024 d'être à la hauteur de leurs espoirs et de leur détermination

    Vive Signes terre de libertés,  vive le var républicain, vive la République.

    2 Janvier 2024 : se souvenir- le charnier de Signes

     

     

     

     

     


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  • L'ANACR a participé à la soirée-expo sur Manouchian, organisée par le PCF avec l'ANACR , le CRCN et l'AMIANS,

    suivie d'une conférence de Mr Jean Marie GUILLON sur Les Arméniens dans la Résistance Varoise.

    Ci dessous, la vidéo de la soirée

     

     


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  • Cette année encore, l'ANACR n'a pas été autorisée à prendre la parole lors de la cérémonie de commémoration de la liberation de notre ville.

    Vous trouverez ci dessous le texte de l'allocution qui n'a pas été prononcée.....

     

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  • Comme chaque année, l’ANACR  a participé à la Journée Nationale de la Résistance (elle est même à l’origine de cette journée), qui commémore la première réunion et la création du Conseil National de la Résistance, dont le premier Président fut Jean Moulin. La Présidente de son Comité local, Jeanne Vaisse,a  lu le texte de l’ANACR Nationale .


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  • Le comité local de La-Seyne-sur-Mer, Six-Fours-les-Plages et Saint-Mandrier de l’ANACR (Association Nationale des Anciens Combattants de la Résistance et Amis de la Résistance) associé à la ville de Six-Fours-les-Plages a organisé des dépôts de bouquets de fleurs et de gerbes sur différents points de mémoire concernant la Résistance sur la commune.(Pour lire le docuemnt en grand, cliquez sur l'icone agrandir )

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